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Muizenberg, Afrique du Sud, 17 juillet 2007 -- Plus de 35 participants issus de 18 pays différents du continent africain participent du 16 au 22 juillet 2007 à un atelier sur le "calcul distribué bénévole" à Muizenberg, en Afrique du Sud. Le "calcul distribué ou réparti" est une technologie qui permet à des projets scientifiques d'utiliser la puissance de calcul de millions d'ordinateurs en veille partout dans le monde et mise à disposition par des volontaires par simple téléchargement du logiciel BOINC. A ce jour, la plupart des projets scientifiques d'envergure nécessitant la puissance de calcul de superordinateurs, tels que SETI@home et ClimatePrediction.net développés en Europe et en Amérique du Nord, utilise le système distribué pour réaliser leurs travaux de modélisation numérique. L'objectif fondamental du présent atelier est de faire connaître BOINC auprès de différentes universités et institutions académiques africaines afin de créer des pôles d'excellence pour BOINC et de développer le calcul distribué, appliqué en particulier pour la lutte contre les pandémies majeures, telles que la malaria, le VIH/SIDA ou la tuberculose, qui touchent le continent.
L'atelier d'AIMS (African Institute for Matematical Sciences) a été animé par une équipe pédagogique internationale composée de volontaires. Cet atelier d'Africa@home a été l'occasion de démystifier les solutions d'administration systèmes et réseaux offertes par les logiciels libres et utilisées pour le calcul distribué et le cyber-volontariat. Les participants expérimentent ces technologies au centre de calcul de l'Institut Africain pour les Mathématiques et les Sciences (AIMS). A l'issue de ces 7 jours de formation/action et de transfert de compétences, ils sont aujourd'hui en mesure de comprendre l'importance et les enjeux du système distribué dans les domaines de la recherche tant mondiale que celles existantes dans les universités et les laboratoires de toute l'Afrique.
L'atelier était axé sur la plateforme la plus connue utilisée pour le calcul distribué aujourd'hui, BOINC (Berkeley Open Infrastructure for Network Computing. BOINC permet de faire participer des volontaires à des projets scientifiques susceptibles de faire avancer la science dans différents domaines comme la médecine, avec MalariaControl.net, développé par des chercheurs de l'Institut Tropical Suisse (STI). Ce projet a été rendu possible grâce aux nombreux partenaires d'Africa@home, qui sont le CERN, l'Université de Genève, ICVolontaires, l'Organisation Mondiale de la Santé, plusieurs institutions académiques africaines, l'Institut Tropical Suisse et Informaticiens sans frontières (ISF), avec le soutien du Réseau universitaire international de Genève (RUIG).
Ben Segal --l'un des pionniers de l'Internet et un orateur clé de l'atelier-- souligne: "il y a des ressources énormes en puissance informatique sur le net. De nombreuses personnes dans ce monde mettent volontiers à disposition une partie de la puissance de leurs ordinateurs sur la base du volontariat pour une bonne cause. Des chercheurs africains peuvent bénéficier de ces ressources informatiques pour leurs recherches qui seraient autrement trop coûteuses pour leurs instituts."
Depuis le débutAfrica@home me a impliqué des volontaires et des chercheurs africains dans les différents aspects du projet, visant ainsi à créer un réseau de volontaires et de chercheurs africains. Et qu'est ce qui motive ces volontaires pour participer à un projet tel qu'Africa@home? Pour l'un des premiers volontaires africains impliqués dans BOINC, Chris Sutton, vivant au Botswana, il est bon de se porter volontaire si on peut le faire et si on a les compétences pour réellement contribuer au développement du continent. Quant à Angelina Lutambi de Tanzanie, elle nous a expliqué ce qui la motive: "La région d'où je viens était parmi les premières touchées par la pandémie de VIH/SIDA. Lorsque j'étais encore à l'école, j'ai vu des personnes mourir quotidiennement," a-t-elle dit. "J'ai étudié les mathématiques et la modélisation et me suis progressivement intéressée aux moyens que je pourrais mettre en œuvre afin d'apporter une contribution positive à la communauté, en utilisant les compétences techniques que j'ai acquises pour améliorer la santé communautaire." Elle conclut: "Je vois des possibilités dans ce sens avec Africa@home, ce qui explique pourquoi je participe au présent atelier."
Le séminaire s'est déroulé en anglais mais comptait également parmi ses participants des personnes d'autres régions linguistiques d'Afrique. Parmi elles se trouvent plusieurs représentants de l'Agence Universitaire de la Francophonie - AUF, pour son programme "Soutien des TIC au développement de l'enseignement supérieur et de la recherche". Comme Africa@home a pour objectif de couvrir plusieurs régions du continent, le projet se penche sur la possibilité de déployer des applications au sein des campus numériques francophone de l'AUF à Dakar et à Bamako en filigrane de l'atelier organisé le 13 avril 2006 à l'Université de Bamako.
Par le biais du Programme CyberVolontaires, ICVolontaires a été active au sein d'Africa@home depuis le début, non seulement pour mobiliser des volontaires et des chercheurs, mais également pour participer activement à la création de partenariats, à la logistique et la documentation d'événements. Au Cap, ICVolontaires possède un bureau au sein du Centre du Volontariat du Cap, offrant des opportunités de volontariat à des volontaires sudafricains.
Pour plus d'informations sur l'atelier, voir son Bulletin en ligne.