Un 'vrai' dialogue

2nd Symposium du World Knowledge Dialogue
Photo: Ivo Naepflin. John Sulston, Nobel prize for Physiology or Medecine in 2002, speaking at the World Knowledge Dialogue Symposium in Crans-Montana.
Photo: Ivo Naepflin. John Sulston, Nobel prize for Physiology or Medecine in 2002, speaking at the World Knowledge Dialogue Symposium in Crans-Montana.
By Frances Narvaez; contributors: Ann Galea, Michael Siegrist, Sarah Webborn, traducción española Ana Beltran
13 septembre 2008

Le deuxième Symposium de la Fondation World Knowledge Dialogue a réuni 300 scientifiques, chercheurs, prix Nobels, entrepreneurs et étudiants à Crans-Montana, en Suisse. 40 volontaires ont été impliqués avant et pendant l'événement. Les articles du bulletin de nouvelles ont été écrits par des volontaires d'ICV. Ils ont produit des comptes rendus en real time. Nous avons repris l'un des articles…

Dans notre société mondialisée, le dialogue est un outil essentiel pour développer des idéaux et échanger des connaissances permettant de de valoriser l'humanité. 'Qu'est-ce qui fait un véritable dialogue?' telle est la question qui devrait être posée dans la quête d'un échange productif.

La langue est la principale force motrice pour un dialogue pleinement opérationnel. Raghavendra Gadakgar, de l'Institut Indien des Sciences, a également souligné que les mots et leur signification ne peuvent être définis que de manière limitée. Pour cette raison, les questions doivent être examinées à partir d'un point de vue multi- et interdisciplinaire, ce qui suppose la pleine participation des sociétés. A titre d'exemple, notre orateur aborde la question de la violence par manque d'empathie. Il s'interroge sur les canaux utilisés par les scientifiques et les intellectuels afin de traiter des thématiques telles que l'hostilité dans la société.

Au cours des 50 dernières années, les grands conflits internationaux se sont transformés en conflits de sociétés. Selon le Haut Commissaire aux Droits de l'Homme Jean-Pierre Hocké, une flambée de violence à l'échelle mondiale peut le plus facilement être évitée si la violence localisée est progressivement éliminée. Une culture de paix peut dès lors être réintégrée au sein de communautés auparavant en conflit. L'éthologie, l'étude des modèles de comportement animal, adopte un point de vue différent sur la violence: elle est profondément enracinée dans les rapports interpersonnels.

La réciprocité est un élément essentiel pour le maintien de la paix. Selon  Frans de Waal de l'Université Emory, la question est moins liée à l'empathie ou la sympathie et plus relative au fait qu'on ne peut vivre sans l'autre. Ainsi nous pourrions extrapoler à partir de l'optimisme de Waal et de ses observations sur les interactions sociales entre les singes, que la mondialisation croissante et le renforcement de liens économiques entre les États devrait conduire à une réduction de la guerre et une plus grande harmonie entre les différents pays et leurs citoyens.

La recherche contemporaine en médecine révèle que les théories sur le déterminisme biologique idéal développées par le passé sont largement insuffisantes et trompeuses. Le professeur Gadakgar a insisté sur le fait que les comportements violents ne peuvent pas être entièrement expliqués par la nature des gènes, car si tel était le cas, la sélection naturelle des gènes non-violents aurait déjà eu lieu. Au contraire, un comportement négatif doit être considéré comme une interaction complexe entre la génétique et les circonstances d'une vie.

Malgré la diversité des points de vue représentés autour de la table, les idées convergeantes donnent aux personnes provenant de divers secteurs de la société l'occasion de s'engager dans un dialogue. Selon Karen Cook de l'Université de Standford, une telle discussion ne doit pas nécessairement avori lieu dans un contexte contrôlé de laboratoire scientifique; d'autres canaux non scientifiques tels que l'art et la poésie peuvent également être des plateformes importantes. En outre, la recherche participative, la recherche d'une language commun, et la ferme volonté politique de la communauté internationale sont des éléments essentiels du dialogue.

Alors que les intellectuels ont l'obligation d'augmenter le niveau de connaissance du grand public, le fait d'apporter des solutions demeure la responsabilité de tous les citoyens et acteurs qu'englobe la société.

Aujourd'hui, nous sommes dans le processus de récolter des informations de différentes manières à l'échelle locale, nationale et internationale. Cela ne peut être synthétisé et assimilé sans la compréhension globale du savoir, aquis grâce à des élements tirés de différents domaines d'expertise. En quête d'un échange plus harmonieux, la structure du dialogue n'a pas besoin d'être parfaite, mais peut d'ores et déjà s'appuyer sur les réseaux interdisciplinaires, car ces derniers sont déjà la base d'un dialgue durable.

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